03 mai 2023: la liberté de la presse à Madagascar en question

03 mai 2023: la liberté de la presse à Madagascar en question
03 mai 2023: la liberté de la presse à Madagascar en question

Historiquement, la Journée mondiale de la liberté de la presse a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors  de la 26ème session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991, pour le 03 Mai. Il s’agit d’une journée d’action, de rappel, d’alerte, de réflexion, de commémorative et d’appui envers la défense de la liberté de la presse. Tout comme la liberté d’expression, la liberté de la presse est aussi le fondement de la démocratie c’est-à-dire des médias indépendants, libres et pluralistes.

Qu’en est-il de la place de Madagascar ?

Selon Reporter Sans Frontières (RSF), en 2023, Madagascar occupe la 101ème place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse, si nous étions à la 98ème place en 2022. Les problèmes qui engendrent cette chute libre se posent sur les conditions de l’exercice du journalisme, la qualité de l’information et l’indépendance des médias. Le fait que la majorité des médias existants dans le pays appartiennent à des politiciens réduit la liberté du journaliste à exercer son métier en toute neutralité. Des journalistes sont également vulnérables à la corruption, avec la persistance de la pratique du « Felaka ». C’est une somme d’argent que le journaliste reçoit ou demande en l’échange d’une couverture médiatique d’un évènement ou d’un interview. Par ailleurs, la liberté de la presse est surtout fragilisée depuis le début de la pandémie, marquée par l’incarcération de certains journalistes dans l’exercice de leur activité, un fait ayant suscité l’interpellation des organisations internationales œuvrant pour les droits humains.

La loi 2020-006 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2016-029 du 24 Août 2016 relative à la communication médiatisée encadre la communication médiatisée et régule la presse. La presse en tant que quatrième pouvoir, occupe une place importante dans la promotion du droit du citoyen à l’information. Le journaliste a le devoir d’informer, d’éduquer et d’interpeller. Il est soumis à la loi et à la déontologie du journalisme, dans le respect de la dignité.

Toutefois, la société civile continue de renforcer son plaidoyer pour l’adoption de la loi sur l’accès à l’information et la loi sur la protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d’alerte. Le journaliste lanceur d’alerte doit être protégé contre toute forme de répression dans l’exercice de son travail. Il participe à la lutte contre l’impunité en s’engageant à dénoncer des faits mettant en danger la société et menaçant l’intégrité de l’Etat.

Comme le dit Amnesty International « Une presse libre traitant des questions qui nous intéressent et qui façonnent nos vies est la pierre angulaire de toute société respectueuse des droits ».   Est-ce encore le cas chez nous ? Les médias ne sont-elles plus désormais qu’un simple outil de divertissement ? Le sensationnel importe plus que l’information sérieuse et vraie, l’information ne sert plus à éduquer mais à être « commercialisé ».

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